C’est d’abord un rythme, un battement. La conjonction de plusieurs cultures musicales, l’interrogation face à une figure en naissance, en gestation. « Bienvenue » laisse défiler les définitions de l’être accueilli avec une aisance et une sincérité folles, presque risquées face aux replis sociaux et politiques de nombreux pays. En se concentrant sur l’individu tel qu’il est, Daphné Swân ne le valorise pas inutilement ; elle le décrit à travers les mots que lui, ou elle, ou eux, auraient pu choisir sur le moment, dans une immédiateté, une urgence alliant le besoin de chaleur au désespoir.
Puis, la voix se multiplie. Dénombre les destins croisés, les solitudes, les quêtes de reconnaissance. S’amplifie vers une unicité que beaucoup considéreraient comme idéaliste, alors qu’elle est tout simplement humaine. Le court-métrage est éblouissant, rassurant ses invités au parcours enfin libre d’une amitié, d’un amour qui, indépendamment, se voyaient cruellement esseulés. L’émergence monte en tension. La dissimulation forcée s’éteint peu à peu. Nous ressentons l’attraction vers autrui, la complicité, la dépendance mère de toutes les plus belles unions. Éclore. Ouvrir les yeux.
Les décors se succèdent, nous plongent sans crier gare dans les ténèbres d’un hangar désert. Daphné Swân est là, au-dessus et dans « Bienvenue ». Elle veille, attend, contemple. Et, de l’alliance des hommes et des femmes, elle germe et s’éveille. Réponse limpide et foudroyante aux interrogations futiles et aux regards furtifs. Elle fédère. Elle rassemble. Elle réunit. Et nous convie à la rejoindre, tels que nous sommes.
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