Sopycal a toujours été une artiste aux multiples visages, quelle que soit la forme créative qu’elle décide d’embrasser dans une implication de tous les instants. Pour cette femme passionnée et engagée, le simple fait de passer de l’intériorisation des émotions à la performance est un puissant lâcher-prise, un besoin irrémédiable d’aller au-delà de ses tourments intérieurs et des barrières psychiques qui, sans sa redoutable volonté, auraient fini par avoir sa peau. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder ses confessions vidéo où, sans fard, elle se révèle et nous implique d’autant plus dans ce que ses choix ont de thérapeutique et de nécessaire. Quelques mois après l’impressionnant « Comment ? », elle nous revient à travers un format imprévisible et qui, en quelques minutes, se mue en une magnifique et émouvante révélation. « CŒUR FULL K.O » se pare de douceur, de mélancolie, de dépendance. Et demeure, grâce à ses illustrations visuelles, une bouleversante évocation d’un trait jusqu’alors insoupçonné de sa personnalité.
Tandis qu’il est si difficile de définir la relation amoureuse dans ce qu’elle implique d’addiction, Sopycal préfère directement exposer les symptômes, les vides, les absences. La chanson est douce mais demeure implacable, notamment grâce à l’appui instrumental et vocal donné sur chaque prononciation de « K.O ». La mise en scène, baignée de rêves et de solitude, d’innocence enfantine et de larmes adultes, impacte d’autant plus les constats de la compositrice et écrivaine. Que ce soit en gros plans ou via des instantanés de corps et de peau, « CŒUR FULL K.O » nous immerge dans la psyché de l’être confronté au malaise et à la souffrance de la distance, de la disparition. La sincérité de Sopycal est touchante, tendre, aimante. Effaçant en un geste presque désespéré les apparats qui l’ont façonnée, elle se délivre d’un poids, d’une usure sensible tournant au désarroi. Une œuvre forte et intime, volontaire et inévitable. En plus de faire montre d’un impressionnant courage.