Comment Louise Lemón a-t-elle fait pour étirer « Thirst » sur plus de huit minutes ? Comment sa chanson, déjà si puissante à l’origine, prend-elle ici une dimension encore plus désespérée dans sa prière, son invocation au bord du désespoir ? Tout, dans la mise en scène de cette live session, semble flotter autour de la chanteuse et des musiciens. La caméra tourne lentement, saisissant les bases fondatrices d’une explosion sonore que personne ne sera cependant capable de deviner. Car l’apothéose de « Thirst » était, sur disque, portée par la voix de Louise Lemón ; mais, dans sa version live, elle s’instaure peu à peu au creux de l’échange. Les fondations instrumentales, sur trois accords, cèdent leur place à une guitare hurlant sa mélancolie, sa rage d’aimer. Et Louise de regarder et danser, certaine d’atteindre son but ultime.
Le hurlement des six cordes s’extasie en prenant le relais du chant. Ces résonances multiples, avides et crépusculaires, nous obsèdent, nous hantent, nous possèdent. Louise Lemón n’aime pas la répétition. Celle qui a été intronisée reine du Death Gospel offre une nouvelle et imparable définition de cette obscure appellation. « Thirst », en live, est une émanation dévastatrice et grandiose de ce que la souffrance intime peut provoquer dans nos âmes et nos chairs. Regarder le vide, l’aimer et le laisser nous maintenir debout sans jamais le laisser nous submerger. Neuf minutes brûlantes, incandescentes et purificatrices.
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