
Cette histoire qui s’exprime en musique et en images, c’est bel et bien celle de tous les couples, pour lesquels une forme de lassitude vient inexorablement s’installer. Elle ne se permet pas de mettre un terme aux relations, non ; elle s’immisce, s’insinue dans les failles du lien et marque l’impossibilité de ne pas être ressentie. Magnifique vision de ces détours de la passion, « Une vie à deux » parvient à trouver tous les moyens d’expression de ce tourment, y compris les plus difficiles à deviner. La chanson de Pablo s’apprécie telle un poison paralysant nos capacités mentales. La délicatesse de la voix et des instruments paraît à contre-courant de ce qu’elle se doit de révéler. Pourtant, c’est par l’écriture, plus que tout corporelle, que l’insupportable deviendra une habitude. Comme tout le reste. L’idée géniale et puissamment émouvante de ces poèmes de chair, de ce qui s’inscrit en nous, pour nous, entre nous. « Une vie à deux » offre un chant de la reconnaissance des faiblesses mais, par-dessus tout, une expression magique et consolatrice de nos égarements.